
Histoire et les Histoires de Boisguérin
Redonner vie à Boisguérin
Il était une fois un domaine d’environ 220 ha, endormi depuis presque un siècle, resté dans un état de conservation surprenant. La propriété construite essentiellement entre le XIXe et le milieu du XXe siècle conserve toute son unité et sa complétude. Une maison de maître, des champs des prés, des bois, des espaces de maraîchage, d’élevage, des sources, un lavoir, une pompe bélier et son château d’eau. Tout y est.
De ce lieu des voix se sont fait entendre pour dire la nécessité de préserver et de réveiller la vie.
Si le modèle des séjours de la famille bourgeoise à la campagne y est révolu, un autre modèle, tourné vers l’avenir, se construit aujourd’hui à Boisguérin. Une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) exploite le lieu en développant un modèle économique local. Elle s’inspire de ce domaine unique, respecte le bâti ancien et veille à la préservation des archives et autres trésors laissés en héritage.
Elle se veut d’abord un lieu de rencontres en milieu rural : une ferme biologique (du maraîchage, un élevage de poules pondeuses de pure race Marans). On appelle cela, en jargon administratif, “un tiers lieu nourricier”, mais c’est aussi et surtout un lieu de vacances sur le modèle de l’agritourisme, avec une offre de locations de gîtes restaurés avec des matériaux naturels et locaux, pour des vacances aussi peu banales que celles des familles de la fin du XIXe et du début du XXe siècle dans la grande maison, profitant du bon air de la campagne deux-sévrienne. Le cadre enchanteur de Boisguérin est aussi un lieu qui s'offre aujourd’hui à vous pour y organiser des rencontres professionnelles, des séminaires d’entreprises.
Trésors d’archives : des découvertes permanentes
A Boisguérin, la porte à remonter le temps s'ouvre aujourd'hui pour notre plus grand plaisir. L’enregistrement des archives est en cours ainsi que les photographies de cette documentation précieuse.
Une histoire longue, à la rencontre de ces vies passées, pétillantes et entreprenantes, de ceux qui vécurent et travaillèrent à Boisguérin depuis le XVIe siècle, dans la métairie. Des propriétaires successifs : un rattachement à la terre et seigneurie de la Mothe-Saint-Héray, et, au 19e siècle, une famille bourgeoise aisée de Niort. Métayers, fermiers, jardiniers, pour n'en citer que quelques-uns, s’y succèdent.
Ces archives, toujours conservées, sont constituées de courriers, de notes, d’actes notariés, de devis, mais aussi de photographies, plans…. Elles racontent l'intime de la vie et des relations, la gestion quotidienne d'un domaine entre le XVIe et le XXe siècle. Elles s'ouvrent pour nous sur une histoire sociale, économique, culturelle : celle d'une propriété familiale bourgeoise du sud des Deux-Sèvres. Une mémoire aussi précieuse qu'exceptionnelle.
Nous vous livrons ici les résultats de nos premières lectures. Elles feront ici l’objet d’actualisation tant le volume d’archives est important, les recherches généalogiques riches. A ces documents écrits, s’ajoutent des récits de vie en cours de collectage, témoignages oraux précieux pour comprendre Boisguérin.

Parcourir des siècles d’histoire : en express
“La maison qui revient de loin”. Claudia Gillet-Meyer et Régis Meyer vous invitent à partager leur découverte de la maison de Boisguérin. Leur blog : c’est Histambar et c’est ici pour la visite.
Les artisans de Boisguérin. Les archives familiales de Boisguérin retracent l’évolution de la demeure familiale et nous font connaître les propriétaires successifs, les architectes et les artisans. L’exposition temporaire des Journées européennes du patrimoine de 2022 leur est consacrée.
https://drive.google.com/drive/u/2/folders/1H-8SPOXzm05WT5ZwjzBFH7eVJREtluF
Nos posts : “Boisguérin, l’histoire d’un domaine” se succèdent sur notre page Facebook, pour partager avec vous l’histoire de ce lieu magnifique.
N'hésitez pas à suivre notre page, à vous abonner, pour ne rien manquer de l’actualité de Boisguérin Tiers Lieu. C‘est ici : https://www.facebook.com/Boisguerin79
Restaurer et réhabiliter le bâti ancien : à la rencontre des artisans et de leurs savoirs-faire
Vous avez envie d’en savoir plus ?
-
4a - Des paysages rêvés, dessinés, photographiés
Autour de Boisguérin, l’histoire des paysages s’est façonnée il y a bien longtemps, il y a près de deux millions d’années. Fascinante géologie tourmentée d’où naissent, au XIXe siècle, les légendes fabuleuses. Un siècle plus tôt, les cartographes sont à l'œuvre et définissent des méthodes d’observation et de codification de ces paysages. Puis viendront les premiers photographes…
Paysages et biodiversité des vallées de Chambrille et des Grenats
Les vallées de Chambrille et des Grenats se sont formées il y a près de deux millions d’années, à la suite d’un abaissement géologique. De cette genèse atypique résulte un relief tourmenté : deux vallées profondément encaissées, pourvues d’éperons rocheux. L’originalité du site tient également à la nature des roches constituées de granite et micaschiste à grenats. Il est admis que le ruisseau, traversant les micaschistes qui brillent au soleil, reçut le nom de « Champ Brille » ; alors que son affluent prit l’appellation de « Ruisseau des Grenats » en référence à la pierre semi-précieuse, le grenat, incrusté dans le micaschiste. La grande variété des milieux de la vallée autorise le développement de nombreuses espèces de plantes, allant de la callune sur des sols pauvres, secs et acides en passant par l’orchis mâle à l’aulne glutineux en bordure des ruisseaux, sur des sols humides et riches en alluvions. A cette richesse floristique s’ajoute une faune remarquable : salamandre tachetée, rosalie des Alpes, lucarnes cerf-volant...Source : Biotope (Agence Loire/Bretagne), Etude de mise en valeur du site de Chambrille. Commune de la Mothe-Saint-Héray. Etat des lieux. Décembre 2003.
En images, on vous emmène à Chambrille.
Avec des cartes postales anciennes (Merci à Dominique Bellecour pour ces cartes postales de sa collection) et quelques photos. Chambrille, c’est notre promenade favorite !
Lien vers drive de Boisguérin
https://drive.google.com/drive/folders/12Gx0rxWXQk0qnAxWQdj-OPrRxTAblcf-?usp=drive_link
L’importance de ce site de Chambrille est majeur comme le démontre l’étude publiée par Bruno Comentale. La Dame de Chambrille : un géomorphosite au potentiel à développer. Martine Ambert; Nathalie Cayla. Guide pratique de valorisation des géomorphosites, Presses universitaires de Savoie, pp.200-205, 2020.
Lien vers drive de Boisguérin
https://drive.google.com/file/d/11dGTT7JBwBgWgnAKpkEidcTDY7IU8n4T/view?usp=drive_link
La légende de la dame de Chambrille
La légende de la Dame de Chambrille est née sous la plume de Henri Caillon, percepteur à la Mothe de 1878 à 1903 : il la publie en 1885.
Jadis, aux abords de la source du ruisseau de Chambrille, qui se jette dans la Sèvre à la Mothe-St-Héray, s’élevait le château de la Font Querré. Le châtelain propriétaire des lieux, Amaury, avait une fille d’une grande beauté qu’il avait prénommée Berthe.
Celle-ci tomba amoureuse de son jeune voisin Guy de Trémont, et l’amour de Guy pour Berthe était réciproquement tendre et passionné. Les jeunes gens commencèrent à vivre intensément ce grand amour, se firent des tas de promesses rimant avec "toujours" dans la belle inconscience de leur jeunesse.
Le seigneur voisin, tenant la place de La Mothe-St-Héray, le baron Tutebert de Chambrille, compagnon d’armes et ami d’Amaury, demanda à celui-ci la main de Berthe et l’obtint. En ces temps reculés, les filles devaient se soumettre aux ordres de leurs pères. Berthe de Font Querré et Guy de Trémont en furent effondrés de douleur. Berthe devint donc Madame de Chambrille, par son mariage avec le Baron.
Quelques temps plus tard, les deux jeunes gens ne purent résister à la fougue de leur passion amoureuse et se donnèrent rendez-vous la nuit, à mi-chemin entre leurs demeures respectives, dans la vallée, près du ruisseau.
Les rendez-vous se multiplièrent, les amants prolongeaient leurs ébats dangereusement jusqu’à l’aube, et ne se quittaient que lorsqu’ils entendaient le chant du coq du Payré, le plus matinal de tous.
Les absences nocturnes de Berthe furent malheureusement découvertes par Tutebert qui se montra fort soupçonneux. Après avoir mené une rapide enquête, il alla se cacher près du lieu de rendez-vous des deux amants, juste après soleil couché, pour leur tendre une embuscade. Un moment plus tard, au clair de lune, il put vérifier que ses soupçons étaient fondés, et fou de rage, il se jeta sur eux et les poignarda. Berthe de Chambrille en fut clouée sur place et se pétrifia. Elle devint le rocher qui porte son nom désormais : La Dame de Chambrille.
Guy de Trémont, mortellement blessé, se traîna comme il put en remontant la vallée perpendiculaire à celle de Chambrille pour rentrer en son logis, laissant sur son passage le ruissellement de son sang. Ces gouttes de sang devinrent des petits grenats, cailloux charriés depuis ce temps par le ruisseau qui a creusé la vallée, et qui lui ont donné le nom de Vallée aux Grenats. Guy, ayant perdu tout son sang, mourut non loin de son logis de Trémont.
Depuis lors, malgré tout, le ruisseau des Grenats vient mêler ses eaux au ruisseau de Chambrille, comme si, au-delà de la mort, les deux jeunes amants continuaient à s’unir et à se prodiguer de douces caresses.
Extrait du rapport de Biotope (Agence Loire/Bretagne), Etude de mise en valeur du site de Chambrille. Commune de la Mothe-Saint-Héray. Etat des lieux. Décembre 2003.
La carte de Cassini est le document graphique le plus ancien sur lequel figure Boisguérin.
Réalisée par la famille de cartographes Cassini entre 1756 et 1815, la Carte générale de la France est la première carte générale et particulière du royaume de France. Elle constitue pour l'époque une véritable innovation et une avancée technique décisive. L’exemplaire conservé au département des Cartes et plans de la BnF est l’un des rares aquarellés à la main dans les années 1780.
On y trouve mentionné “Le Bois Guerain” associé au pictogramme d’un bâtiment qui était alors la métairie. Le relevé met en évidence la topographie et les caractéristiques du territoire : massifs forestiers, reliefs, vallées et rivières, les très nombreux moulins et, bien sûr, le château de la Mothe. Carte générale de la France. 068, [Charroux]. N°68. Flle 104 / [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury]
A partir du XIXe siècle, c’est à la demande des propriétaires de Boisguérin que les photographes se déplaceront
La maison de campagne et le parc
Au XIXe siècle (ou au début du XXe siècle), grâce à 4 clichés, nous connaissons la maison de campagne de Boisguérin, réalisée à la demande de Théophile Frappier. L’intérêt du photographe, peut-être à la demande du commanditaire, se porte sur la façade principale. Les arbres sont déjà plantés depuis longtemps et révèle le charme de cet environnement propice à la promenade, l’étroite complémentarité entre l’architecture et les plantations.
Lien vers drive de Boisguérin
https://drive.google.com/drive/folders/1L14NflY1x6J4dbkCzhoBZ3Sr61uPuykI?usp=drive_link
Dessiné par Pierre Gâteau, pépiniériste à Montemboeuf (Charente), le parc s’organise autour de la maison. Grâce au 5 allées rayonnantes, des perspectives de vues lointaines s’ouvrent, à l’est, sur la vallée et les reliefs voisins (Sainte-Eanne et au-delà). Malheureusement, nous ne connaissons pas le dessin initial du parc mais seulement la photocopie d’un croquis, légendé au dos : “arbres abattus par l’ouragan de 1934 à Boisguérin 2 Sèvres Les épicéas avaient de 35 à 50 mètres”.
Lien vers le drive
https://docs.google.com/document/d/1AweYCJ_2khF-hSVtFxwQm7fYhGnGu6LIBNSWyt_L0Ro/edit?usp=sharing
En 1932, Louis Delalande commandera une série de clichés à Max Ménard, photographe niortais. Les angles de vues sur la maison, l’environnement paysager, les perspectives créées par les plantations du parc, reflètent cet intérêt et la sensibilité du photographe dont nous conservons les échanges de courriers. Pour tout savoir des tarifs pratiqués !
Lien vers drive de Boisguérin https://drive.google.com/drive/u/2/folders/1Q2wGtQOV2LVkPmKc81WFZVqktVfvfnjr
Les vues aériennes, réalisées en mai 1966 par Pichonnier, photographe à Paris
nous permettent de mieux saisir l'organisation des bâtiments autour de grandes entités : maison familiale et parc, maisons des familles des gens de maison (valet de chambre, cuisinière, jardinier), dépendances, jardin, bois. A côté, la ferme de Boisguérin.
Ces clichés sont aussi des sources précieuses pour connaître le parc avant la tempête de 1999 et voir quelques détails de l’architecture de l’ancienne métairie de Boisguérin.
Lien vers drive de Boisguérin https://drive.google.com/drive/folders/10KJt95H1uuB7-QhwuOxzXqsJjcvN_nd8?usp=drive_link
Fin décembre 1999, les 26, 27 et 28, les deux tempêtes provoquent des dommages majeurs en France et en Europe, laissant des paysages de désolation.
Boisguérin n’est pas épargné. Après les terribles rafales de vent, le parc est ravagé : plus d’une dizaine d’arbres centenaires, dont le massif des grands cèdres, sont déracinés, arrachés, la couverture de la partie ouest de la maison est gravement endommagée. Après ce choc, le parc ne sera pas replanté, l'agencement initial dessiné par Pierre Gâteau disparaît, laissant place à un vaste espace de prairie. La couverture du pavillon ouest sera refaite par l’entreprise Enard, de la Mothe-Saint-Héray.
Les photographies prises alors en témoignent.
Lien vers drive de Boisguérinhttps://drive.google.com/drive/u/2/folders/1xNaRhXiIqzTpnkIyZU3frMUyNKxSDxo8
En 2021, à la demande de la SCIC de Chambrille, Didier Darrigrand, photographe, réalise un ensemble de clichés de Boisguérin. Extérieurs et intérieurs sont à nouveau immortalisés. Le Groupement foncier rural (GFR) vient d’être créé, la Société coopérative d’intérêt collectif de Chambrille (SCIC) a vu le jour : une nouvelle histoire s’ouvre pour Boisguérin. Paysages, architecture, vues panoramique et détails, le regard du photographe éclaire aussi la richesse d’une biodiversité exceptionnelle que favorise un fauchage raisonné de la prairie devant la maison.
L’environnement est de première importance. Située en haut d’une crête, la propriété jouxte le bois du Fouilloux et la forêt de l’Hermitain : un écrin et un ilôt se répondant l’un l’autre. Les champs voisins gardent la trace des déboisements et des remembrements successifs bien qu’un nombre important de parcelles non remembrées forment exceptions.
Aujourd’hui les exploitations agricoles situées autour de Boisguérin allient polyculture, élevage et production céréalière, la ferme de Boisguérin (Souvigné) est réunie à celle du Fontagnoux (La Mothe-Saint-Héray).
Cliquez ici pour survoler Boisguérin Lien vers drive de Boisguérinhttps://drive.google.com/drive/folders/1VsD1j3Km73LMs2B6IPPzwgjHArq5bxJZ?usp=drive_link
2025. Notre dictionnaire amoureux des arbres et des plantes de Boisguérin est en cours. Retrouvez- nous sur notre page facebook, rubriques : Les beaux arbres de Boisguérin, Fleurs sauvages, Protéger la biodiversité.
-
Théophile Frappier (1802-1870)
Enfant d’une famille aisée de Niort, très présente dans la vie culturelle et intellectuelle de la ville, Théophile aura l’occasion de voyager. Son passeport pour Londres est un document étonnant.
Lien vers drive de Boisguérin
https://drive.google.com/drive/folders/1mA4-BpkK8iZrv1Eubl5TV6zd9EO2__QC?usp=drive_link
Sa fortune, au fil des années, ira croissant. En 1840, il achète la métairie et les terres de Boisguérin, en 1840 et va changer la destinée de cet endroit : la métairie existante va se transformer, la maison de campagne et son parc vont être créés. La descendance de Théophile Frappier et de son épouse, Augustine Perreau (1811-1843) conduira la destinée du lieu jusqu’au XXe siècle.
C’est ici : Lien vers drive de Boisguérin
https://drive.google.com/file/d/1jy2q4yg0i8Z89cF4C1APsZg1xgrvC2Vs/view?usp=drive_link
Lui et sa famille sont propriétaires de nombreuses maisons à Niort. Dans l’une d’elle, rue Yvers, Théophile Frappier trouvera de précieuses archives qui sont aujourd’hui en partie conservées à Boisguérin, dont le censier de l’ancienne abbaye de Saint-Liguaire (79000). Si vous voulez en savoir plus, cliquez ici : Lien vers drive de Boisguérin
https://docs.google.com/document/d/1A5mHEhhG4TEVXSCO_gsTA31oE6HI68iPHs-5IZhaLN4/edit?usp=sharing
Théophile Frappier et sa famille partagent leur temps entre Niort, Boisguérin et d’autres propriétés. Pour entrer dans leur intimité, il nous reste un plan de table, avec le nom des invités que vous pouvez découvrir ici
Lien vers drive de Boisguérinhttps://docs.google.com/document/d/1l-J4ahfiuDB1KsOzAZctVbNFn32SOe8ZFM0-EqsN_yw/edit
Louis Delalande (1889-1968)
16 juin 1914, à Niort, Louis Delalande épouse Marie Charreyron (1890-1965), l’arrière petite fille de Théophile Frappier. L’émotion de la photo de mariage est toujours là : Louis a 25 ans, Marie allait avoir 24 ans. Elle habitait alors à Niort, Louis à Bordeaux, où il avait fait ses études de droit et soutenu sa thèse. Ensemble ils eurent 6 enfants.
Lien vers drive de Boisguérin
https://drive.google.com/file/d/1dSNsWR7w5u8PXbP_LZ743eeMMWKuZufb/view?usp=drive_link
Louis Delalande se révèle à travers ses nombreuses correspondances. Infatigable travailleur, présent sur tous les fronts que ce soit sa carrière, le suivi des propriétés, la transformation de la maison de Boisguérin, les améliorations des bâtiments de ferme à Boisguérin mais aussi en Deux-Sèvres, Vienne et Haute Vienne. L’abondance de sa correspondance nous fait toucher du doigt l’importance de son rôle mais nous montre également un homme soucieux de ses correspondants qu’ils soient artisans, fermiers, notaires où de sa proche famille.
De Bordeaux, où il réside avec sa famille, Louis Delalande administre Boisguérin avec un très grande rigueur. Il vient régulièrement sur place pour planifier et contrôler les travaux, rencontrer les uns et les autres (Ernest Noël, le valet de chambre aux multiples responsabilités, le jardinier, les journaliers, les fermiers, les artisans). Pour que rien ne soit laissé au hasard. Ernest Noël vient le chercher à la gare de Saint-Maixent pour l’amener jusqu’à Boisguérin.
-
Au fil des siècles, les propriétaires successifs, Frappier, Delalande, Jullien, vont engager toute leur intelligence et une partie de leur fortune pour faire naître, vivre et prospérer Boisguérin. par des acquisitions et des constructions successives. Les matrices cadastrales, les actes d’achats permettent de suivre, au fil des décennies, l’accroissement constant du domaine par l’achat de parcelles sur le territoire des communes de Souvigné et la Mothe-Saint-Héray.
Maison de campagne, Boisguérin est, en 1948, un domaine 180 hectares, composé de bois et de terre qu’il faut gérer au quotidien de manière directe, avec employés permanents, avec les fermiers (à Boisguérin, au Haut-Payré, au Bas-Payré et,à partir de 1951, au Fontagnoux).
“Le cahier des fruitiers”, dessiné avant 1878, se présente sous la forme d’un cahier relié où alternent, page après page, les plans des différentes planches (6 planches principales) composant le jardin de Boisguérin ainsi que l’identification des espèces qui y sont plantées et/ou remplacées, les qualités gustatives de chacunes. Vignes, poiriers, pêchers dessinent l’espace et reflètent le goût pour des vergers conservatoires.
Le jardin de Boisguérin est délimité, du côté de la maison, par des haies, et peut-être, dès sa création par des ganivelles.
Côté est, une entrée monumentale, conservée en partie aujourd'hui, donnait accès au jardin, avec au moins 2 entrées secondaires. De ce côté est, ouvrant sur le jardin par de larges baies vitrées, la serre sera utilisée jusqu’au milieu du XIXe siècle pour y abriter la collection de bégonias de Marie Delalande, épouse de Louis Delalande. Pour favoriser la culture de ces plantes, un chauffage, alimenté par l’extérieur, sera aménagé un peu plus tard.
Lien vers drive de Boisguérin https://drive.google.com/drive/u/2/folders/1_KhnbBdXWYIrnLSjgowr0fXBR_A2pDh6
Le jardin est séparé de la ferme de Boisguérin par un mur maçonné contre lequel les vignes sont plantées. Au milieu du XXe siècle, le poulailler sera construit dans le prolongement de celui-ci : il faut passer par le jardin pour accéder au poulailler.
Les jardiniers et leur famille résident à demeure à Boisguérin. Grâce aux recensements de la commune de Souvigné (conservés aux Archives départementales des Deux-Sèvres), leurs noms sont connus entre le milieu du XIXe et le milieu du XXe siècle.
Lien vers drive de Boisguérin
Le rôle de chacun des employés est parfaitement défini : nous avons retrouvé le détail des tâches confiées au jardinier et à son épouse
Lien vers drive de Boisguérin
Le 3 février 1948, Louis Delalande dresse un état des lieux du domaine de Boisguérin : bilan, analyse et projets de développement. C’est un document précieux. La gestion de ce domaine de 180 hectares, quotidienne, est également pour lui, une recherche constante d’amélioration. Nous sommes au lendemain de la guerre et de l’Occupation.
Lien vers drive de Boisguérin
https://drive.google.com/drive/u/2/folders/1m5MbWdcPQyQtYYNmFG2Wl6bPui0FwYMk
Métayers et fermiers.
Trois fermes appartiennent toujours aujourd’hui au domaine de Boisguérin.
La métairie de Boisguérin est citée dans les textes dès le XVIIe siècle.
En 1840, Théophile Frappier en fait l'acquisition (avec les terres et les bois autour) ; lors de cette même vente, il acquiert également les terres du Haut-Payré et du Bas-Payré. La ferme du Fontagnoux sera acquise au milieu du XXe siècle : Louis Delalande en signe le bail en 1951.
Les habitants des fermes nous sont connus grâce aux recensements de la commune de Souvigné (79800).
-
Une grande partie de la correspondance conservée dans les archives règle les affaires dans la gestion du domaine, entre les propriétaires successifs et le maître d'œuvre, ou bien encore avec les fournisseurs, avec les fermiers… De nature administrative, elle n’exclut pas cependant des marques d’intérêt pour la vie personnelle des correspondants.
L’autre partie de cette correspondance, ce sont des boîtes et des boîtes de lettres qui nous emmènent dans l’intimité de gens qui s’aiment et se trouvent momentanément éloignés. Le voyage de noces d’Alfred Frappier et de sa jeune épouse Madeleine Germain, les lettres du front, pendant les 3 grandes guerres, les soucis familiaux pour les études des enfants et leur établissement dans la vie.
Ces écrits racontent joies et douleurs et nous apprennent beaucoup sur les relations familiales dans des familles bourgeoises aux XIXe et XXe siècles. On y découvre ainsi un Théophile Frappier proche de ses enfants et petits-enfants, présent en personne pour la déclaration de naissance de ces derniers.
Cela est encore plus vrai s’agissant de Louis Delalande. L’abondance de sa correspondance nous montre également un homme soucieux de ses correspondants qu’ils soient artisans, fermiers, notaires où de sa proche famille.
-
Arnauld (Ch.), Baugier (E.), Conte (E.), Monuments religieux, militaires et civils du Poitou. Deux-Sèvres, Niort, 1843, p. 201-203
Audebrand (Madeleine), Maisons paysannes et patrimoine de pays en Deux-Sèvres, Geste Éditions, La Crèche, 2015
Bertaux (Daniel), L’enquête et ses méthodes. Le récit de vie, Armand Colin. Collection Sociologie 128, Barcelone, 2005
Bérusseau (Stéphanie), Bourel-le-Guilloux (Christophe), Boisguérin. Une maison familiale et un domaine vivrier, p. 90-95, in : Le Festin. Découvertes et patrimoines en Nouvelle-Aquitaine, L’esprit des vacances, 26 / Juin 2023 http://www.lefestin.net/revue
Bessac (Jean-Claude), L’outillage traditionnel du tailleur de pierre de l’Antiquité à nos jours, Paris, CNRS Éditions, 1993
Biotope (Agence Loire/Bretagne), Etude de mise en valeur du site de Chambrille. Commune de la Mothe-Saint-Héray. Etat des lieux. Décembre 2003.
Bonnefons (Nicolas de), Les délices de la campagne, 1654
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1088619/f102.item
Bily-Brossard (Jeanne), Histoire des musées de Niort, Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1975
Bouvet (Mireille-Bénédicte), Protestantismes - Vocabulaire typologique.
Inventaire général du patrimoine culturel. Editions du patrimoine - Centre des monuments nationaux, 2017
Branger (Patrick), Un patrimoine géologique d’intérêt mondial. Le Jurassique des Deux-Sèvres, in : Le Picton, Avril-Mai-Juin 2024, p. 58-63
Chauvaud Frédéric (sous la direction de), La société agricole des Deux-Sèvres. Guide de recherche, Geste Éditions, 2006
Collin (Michel) et Minier (Jean-Philippe), l’Atlas des Paysages de Poitou-Charentes, Conservatoire régional d’espaces naturels de Poitou-Charentes, 1999
Comentale (Bruno), La Dame de Chambrille : un géomorphosite au potentiel à développer. Martine Ambert; Nathalie Cayla. Guide pratique de valorisation des géomorphosites, Presses universitaires de Savoie, pp.200-205, 2020
Courant (Daniel), Wiehn (François), en collaboration avec Aubisse (Gérard), Dictionnaire des peintres et des sculpteurs des Deux-Sèvres, Geste Éditions 2012
Courant (Daniel), Renaud (Laure), Les belles demeures de Niort, Geste Editions, 2021
Couturier (Yves), Pellegrin (Nicole), Lire les textes anciens. 25 documents poitevins des XVIIe et XVIIIe siècle, Geste Editions, Archives de vie, La Crèche, 2005
Conservatoire d’espaces naturels Nouvelle-Aquitaine
https://cen-nouvelle-aquitaine.org/
Douyrou (Marcel-Marc), Généalogie et histoire de la Caraïbe. D’Artaguiette d’Iron Jean-Baptiste, conseiller secrétaire du roi, baron d’Aguerre en Pays basque et ses fils en Louisiane et à Saint Domingue, 2019
http://www.ghcaraibe.org/articles/2019-art26.pdf
Gillet-Meyer (Claudia) et Meyer (Régis), “La maison qui revient de loin”, www.histambar.com
Grimonprez (Benoît), Brangier (Nicolas), La SCIC : une structure originale pour une agriculture innovante, Dictionnaire permanent Entreprise agricole [Encyclopédie juridique Éditions législatives], 2018, Bulletin, pp.1-5 https://hal.science/hal-02920073/document
Gaillard (Nathalie), Poitou protestant, Geste Éditions, 2024
Prouhet (Alfred), Les seigneurs, le château, la terre de la Mothe-Saint-Héray, 1906 https://gallica.bnf.fr/.../bpt6k5739.../f13.image.texteImage. Une réédition en a été faite.
Prouhet (Alfred), Les seigneurs, le château, la terre de la Mothe-Saint-Héray. Collection dirigée par Micberth (M.G.). Monographies des villes et villages de France. Le livre d’histoire, réédition 2016
Prouhet (Alfred), Notes et documents pour servir à l’histoire de la Révolution dans le canton de la Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres) 1789-1800, Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, Niort, 1909
Quellier (Florent), Histoire du jardin potager, Ed. Armand Colin, Paris, 2023
Riou (Yves-Jean), (sous la direction de), L'architecture rurale. Un patrimoine en constante évolution, in : Patrimoine de Poitou-Charentes architectures et mobiliers, CPPPC, 1998, p. 167-235
Moreau (J. G.), Daverne (J.J.), Manuel pratique de la culture maraîchère de Paris, 1845. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6423206t
Rivierre (Jean), La vie des protestants du Poitou après la Révocation (1685-1700), nouvelle édition, Niort, Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 1997
Rousseau-Geoffray (Anne-Marie), L’abbaye de Saint-Liguaire, in Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 3e série, t. IX, 2001-2002, p.13-24
Stievenard-Billère (Brigitte), Les panneaux historiés du château de La Mothe-Saint-Héray. In : Histoire de l'art, n°4, 1988. Peinture. pp. 53-68
https://www.persee.fr/doc/hista_0992-2059_1988_num_4_1_2293