Boisguérin l’histoire d’un domaine 

Boisguérin l’histoire d’un domaine 

1- BOISGUERIN, il était une fois…

79800 Souvigné (Deux-Sèvres) 

Il était une fois un domaine d’environ 220 hectares, endormi depuis vingt ans et resté dans un état de conservation étonnant. Cette propriété, construite et constituée essentiellement entre le XVIe siècle et le milieu du XXe siècle, conserve toute son unité et sa complétude. La maison de maître, les fermes, les champs, les prés, les bois, les espaces de maraîchage, les sources, un lavoir, une pompe bélier et son château d’eau… Tout y est.

De ce lieu, des voix se sont fait entendre pour dire la nécessité de préserver et de réveiller la vie.

La flore et la faune ne nous ont pas attendus pour prendre possession des lieux et nous les en remercions car ils ont façonné le domaine de Boisguérin comme ils savent le faire, en toute liberté et avec le plus grand soin. Les bâtiments, restés dans leur état d’origine, méritent une rénovation respectueuse au plus proche de ce premier état, la pompe bélier ne demande qu’à irriguer le potager et abreuver les bêtes.

Boisguérin est un espace patrimonial dont le caractère exceptionnel mérite qu’il soit choyé et partagé par tous. Lieu de respect et de découverte, son avenir n’accepte aucune compromission. Sa vocation est d’inspirer des envies et de transmettre des savoirs et des savoir-faire dans le respect de la nature et de l’homme.

Texte extrait des statuts de la SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif ) de Chambrille-Boisguérin. Introduction.

Merci à  Didier Darrigrand Photographie pour ces vues aériennes.

N’HÉSITEZ PAS : 

– à nous retrouver sur notre page Facebook

– à adhérer à l’association Le Bar de l’Orangerie

– à venir vous promener à Boisguérin le samedi

– à devenir membre de la SCIC Société Coopérative d’Intérêt Collectif

2- BOISGUERIN, les archives…

Boisguérin, les archives familiales, anciennes et contemporaines, s’ouvrent aujourd’hui pour notre plus grand plaisir. L’enregistrement méthodique de cette documentation précieuse est en cours, depuis plus un an maintenant. 

Que révèle ce trésor d’archives ?

Une histoire longue, à la rencontre de ces vies passées, pétillantes et entreprenantes, de ceux qui vécurent et travaillèrent à Boisguérin. Des propriétaires successifs : une famille bourgeoise aisée niortaise puis bordelaise, des métayers, fermiers, jardiniers, pour n’en citer que quelques-uns. Ces archives sont constituées de courriers, de notes, d’actes notariés, de devis, mais aussi de photographies, plans…, et racontent l’intime de la vie et des relations, la gestion quotidienne d’un domaine entre le XVIe et le XXe siècle. Elles s’ouvrent pour nous sur une histoire sociale, économique, culturelle : celle d’une propriété familiale bourgeoise du sud des Deux-Sèvres. Une mémoire aussi précieuse qu’exceptionnelle.

Au fil des mois, nous vous livrerons les résultats de nos lectures : le volume d’archives est important, les recherches généalogiques riches. A ces documents écrits, s’ajoutent des récits de vie en cours de collectage qui constituent autant de témoignages oraux précieux pour connaître Boisguérin.

« Filaments sur pierre ».

Merci à Marx Krap pour ces photographies 

Boisguérin, Août 2022

3- Les premières mentions de Boisguérin

Au fil des siècles, l’orthographe de Boisguérin va varier, orthographes parmi lesquelles on trouve : «Le Bois Guérain», « Bois Guérin », avec ou sans trait-d’union, ou « Boisguérin».

Dans nos publications sur l’histoire du domaine de Boisguérin, nous retiendrons l’orthographe de « Boisguérin », exception faite des citations d’archives qui seront retranscrites à l’identique.

La carte de Cassini, réalisée par la famille de cartographes Cassini entre 1756 et 1815, est le document le plus ancien que nous connaissons sur lequel figure «Le Bois Guérain». Cette Carte générale de la France est la première carte générale du royaume de France. Composée de 180 feuilles accolées, elle donne une vision d’ensemble du royaume dans ses frontières de l’époque. N’hésitez pas à la découvrir en vous rendant soit sur geoportail, soit sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530952495/f1.item.zoom

4- La métairie et seigneurie de Boisguérin de 1581 à 1732 : des noms et des dates.

Dans l’ouvrage : Les seigneurs, le château, la terre de la Mothe-Saint-Héray, publié en 1906, l’auteur, Alfred Prouhet, donne la chronologie des propriétaires de Boisguérin depuis le XVIe siècle jusqu’en 1840. Il s’appuie sur des documents conservés aux Archives Départementales des Deux-Sèvres.

Voici ce que disent ces archives.

En 1581, Jean de Bonneil, écuyer, marié à Marie Godefroy, est « maître» de Boisguérin. A sa mort (avant 1595), il laisse ce domaine en indivision à ses deux filles, Jeanne et Marie.

L’indivision cesse au profit de Marie, épouse de Pierre Tastereau, marchand tanneur à La Mothe. Elle afferme Boisguérin par acte du 29 décembre 1623, et, lors de cette signature, elle fait obligation aux fermiers «d’arracher tout le bois de la Prelle jusqu’au Fouilloux et de le mettre en pré ».

Boisguérin passera ensuite à leurs enfants qui se partagent les revenus puis, en 1687, à Catherine et René de Blom, écuyer, sieur de Croizilles. Après eux, Elisabeth Tastereau, une nièce, devient dame de Boisguérin.

Une autre publication, celle du pasteur Jean Rivierre, nous apprend que la métairie de Boisguérin, les métairies du Bas-Payré et du Haut-Payré sont affermées par des familles protestantes dès avant la révocation de l’édit de Nantes (soit avant octobre 1685).

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les 2 publications : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5739149w/f13.image.texteImage

Une réédition en a été faite : Docteur Prouhet, Les seigneurs, le château, la terre de la Mothe-Saint-Héray. Collection dirigée par M.G. Micberth ; Monographies des villes et villages de France. Le livre d’histoire, 2016.

Jean Rivierre,  La vie des protestants du Poitou après la Révocation (1685-1700), nouvelle édition, Niort, Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 1997, livre II, p. 13, 33, 36

Merci à Didier Darrigrand pour cette photographie (Octobre 2021)